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Innovation

Pourquoi tous les Transports à la Demande ne se valent-ils pas ? Les délais de réservation et la construction d’itinéraires

Transport à la Demande paramètres

Les délais de réservation et les méthodes de construction d’itinéraires sont des paramètres de taille pour bien choisir sa solution de Transport à la Demande (TAD).

La réservation la veille ou à la dernière minute

On observe trois grandes catégories :

  1. Les services de TAD nécessitant une réservation la veille. Ce délai est souvent suffisant pour les personnes qui utilisent le service pour les trajets domicile travail. En revanche, il ne correspond pas aux autres usages (faire les courses, loisirs, etc.).
  2. Les services de TAD  avec un délai de réservation limité à 2h. Permis par des améliorations techniques mais aussi et surtout par des compromis sur d’autres points. Ce délai est finalement assez peu différent de celui du cas précédent dans ses avantages et inconvénient.
  3. Le TAD avec réservation en temps réel. A l’instar des Uber et Lyft, l’usager peut réserver son trajet aussi tard qu’il le veut. Le véhicule de TAD viendra le chercher dès que possible. La réservation en temps réel est un vrai plus. À Orléans, lorsque la réservation en temps réel a été mise en place, plus de 30% des réservations se sont faites à la dernière minute, entraînant une hausse importante du trafic. De plus, certains cas ne sont envisageables que si la réservation en temps réelle est possible. Par exemple, la desserte d’aéroport. En effet, les usagers, entre les retards d’avion et le temp de récupération des bagages, ne sont jamais certains du moment à partir duquel ils peuvent être pris en charge.
Différentes méthodes de construction d’itinéraires

Il existe des Transports à la Demande qui fonctionnent sur le modèle de « ligne virtuelle ». Ils fonctionnent comme une ligne de bus classique, à la différence qu’il ne s’arrêtent qu’aux arrêts demandés. Simple à mettre en place, l’intérêt est par ailleurs très limité. En effet, il y a peu d’optimisation en temp ou en kilométrage puisque le parcours reste le même. Aussi, on ne pourra pas couvrir une plus grande zone qu’avec une ligne fixe.

En revanche, il existe des solutions qui permettent de faire varier les itinéraires en fonction des requêtes des usagers. C’est-le Transport à la Demande « zonal ». Dans ce cas, les optimisations d’exploitation sont importantes.

Le Transport à la Demande Zonal 
  • Certains TAD « zonal » nécessitent une intervention humaine. L’opérateur reçoit des indications qui lui permettent de faire un choix éclairé lorsqu’il assigne une personne à un bus. La trajectoire est donc constituée par l’humain à l’aide de la machine ou par la machine à l’aide de l’humain.
  • D’autres solutions de TAD « zonal » construisent les itinéraires grâce à un algorithme une fois que toutes les réservations ont été renseignées. Cela nécessite donc d’arrêter les réservations longtemps (une nuit ou une demi-journée) avant le début du service.
  • Enfin, certaines solutions, basés sur l’intelligence artificielle, sont capables de créer les trajectoires au fur et à mesure que les réservations sont faites. Cela permet notamment la réservation en temps réel. C’est le cas des solutions Padam Mobility.

Sous le nom de Transport à la Demande on trouvera donc d’un côté un service qui suivra une ligne prédéterminée et d’un autre côté un service qui est capable d’optimiser les trajectoires en temps réel en fonction des requêtes des usagers. Toutes les solutions ne correspondent pas à tous les usages, et bien choisir son outil est une étape cruciale pour le succès du Transport à la Demande.

 

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Pourquoi tous les Transports à la Demande ne se valent-ils pas ? Les canaux de réservation

Transports à la Demande canaux de réservation

Il existe de nombreux types de Transports à la Demande. Ils varient tant sur la forme du service que sur la forme de la réservation. Bien que cela puisse paraître anecdotique, les différences sont de taille et les résultats aussi. Comment s’y retrouver ? On éclaire la situation dans une série d’articles. Aujourd’hui parlons des différents canaux de réservation.

On réduit souvent la performance d’un système de gestion des Transport à la Demande à son algorithme. Même s’il est crucial, il n’est pas le seul facteur de succès d’un TAD.

L’importance des canaux de réservation

Il ne faut pas sous-estimer l’importance des canaux de réservation et leur ergonomie. La plupart du temps, le canal de réservation unique ou principal des Transports à la demande est une centrale d’appels : il faut contacter un service par téléphone pour réserver sa place. Cela correspond bien aux usages d’une partie de la population : les personnes âgées. Elles ne sont pas à l’aise sur internet et ont le temps nécessaire pour passer un appel en journée pour réserver leur trajet. Pour le reste, plusieurs inconvénients sont à prendre en compte :

  • Les usagers ne peuvent faire des réservations que durant des plages horaires définies : la journée. Or nous planifions rarement nos trajets pendant la journée, on y pense soit le soir soit le matin (en moyenne sur nos services, 46% des réservations sont faites avant 8h du matin ou après 18h le soir).
  • Les adolescents et jeunes adultes n’aiment pas passer d’appels téléphoniques.
  • La réservation par téléphone nécessite des agents pour prendre les réservations. Résultat: plus il y a de personnes qui utilisent le service, plus il faut de standardistes. 
Les avantages de la réservation par internet

De plus en plus de réseaux ont pris la mesure de ces inconvénients et offrent la possibilité de réserver par internet. Cela permet de limiter le personnel nécessaire à la gestion des réservations. En outre, cela permet aux usagers de réserver à n’importe quelle heure. Il faudra en revanche penser à une version mobile du site de réservation au risque de passer à côté de plus de la moitié du trafic. En France, les internautes sont plus nombreux à se connecter via leur smartphone que leur ordinateur

Enfin, depuis bien plus récemment, certaines collectivités proposent une réservation en ligne, par téléphone mais aussi via une app de réservation. C’est par exemple le cas des TAD Ile-de-France Mobilités.

Pourquoi privilégier la réservation par app ? 
  • En France, 73% des français possèdent un smartphone selon le Baromètre du numérique 2017. 
  • Les usagers de smartphone passent plus de 85% de leur temps sur le mobile à utiliser une app .
  • Les applications permettent de faire des interfaces plus sophistiquées et complètes tout en nécessitant un moins bonne connexion internet. 
  • La communication avec les usagers est facilitée. Grâce aux notifications il est possible de prévenir l’usager lorsque son bus est sur le point d’arriver; de l’informer en temps réel de sa situation (heure d’arrivée, retard ou avance éventuelle) et de lui demander de noter son trajet à la fin de son voyage. 

Dans les zones rurales, un site internet à l’ergonomie travaillée et une centrale d’appel devraient être suffisants pour répondre à la demande. En revanche, si votre public est constitué d’habitués du smartphone (desserte de zones périurbaines, Z.I, Z.A, gares et aéroports, zones résidentielles), on ne peut qu’insister sur l’intérêt des applications mobiles comme canal de réservation. 

À quoi s’attendent les usagers?

La vague des Uber, Lyft et autres services de VTC ont montré à quel point réserver un trajet pouvait être simple. Les usagers s’attendent à une interface de qualité équivalente pour le transport public. La mise en place d’une telle offre est d’ailleurs rapidement récompensée. Une application bien faite permet de canaliser la quasi-totalité des réservations et finalement de faire des économies dans la gestion de celles-ci. Par exemple, sur les services qui utilisent la plateforme Padam Mobility, plus de 90% des réservations passent par l’app.

Sous le nom de Transport à la Demande on trouvera donc d’un côté un service qu’il faut réserver la veille par téléphone et et d’un autre côté un service que l’on peut réserver via une app. Toutes les solutions ne correspondent pas à tous les usages, et bien choisir son outil est une étape cruciale pour le succès d’un service de Transport à la Demande.

 

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Pourquoi les territoires s’empressent-ils de remplacer leur ancien système de transport à la demande ?

transport à la demande

Parce que le transport à la demande dynamique est au TAD ce que le smartphone est au téléphone fixe: une solution qui rend son ancêtre obsolète, grâce à une combinaison de technologie et d’intelligence, en phase avec l’évolution des usages.

Une solution de mobilité partagée moins coûteuse et plus accessible

Autrefois associé aux populations seniors et au transport de PMR, le transport à la demande s’ouvre à tous les publics. Loisirs, études, courses, emploi… Adapté à tous les territoires et à toutes les échelles, le transport à la demande dynamique offre de nouvelles perspectives pour les collectivités :

  • Plus flexible et intelligent, le transport à la demande dynamique assure une réduction importante des coûts d’exploitation et de l’empreinte carbone.
  • Plus accessible, il garantit l’inclusivité sociale en répondant aux problématiques de précarité-mobilité notamment en zones périurbaines et rurales tout en étant compatible avec le transport des personnes à mobilité réduite.
  • Plus adapté à son époque, il fait gagner du temps. 

Malgré ses nombreux avantages, le transport à la demande dynamique pâtit de l’image des anciennes solutions de transport à la demande déployées il y a plusieurs dizaines d’années : lourdes en investissements, longues à déployer et complexes à exploiter.

Les avancées technologiques, notamment l’optimisation des trajets en temps réel grâce à l’intelligence artificielle, en font pourtant une solution de mobilité extrêmement facile à mettre en place.

Le transport à la demande dynamique : une solution simple et rapide à déployer

Aujourd’hui, grâce aux innovations technologiques, de nouvelles solutions clé en main se développent pour répondre plus efficacement aux besoins des territoires et des usagers.

Contrairement aux autres systèmes, les solutions de transport à la demande dynamique en SaaS simplifient la mise en place du service et facilitent la gestion quotidienne des réseaux :

  • Aucune installation n’est nécessaire sur les ordinateurs. Le coût d’acquisition en est fortement réduit, ainsi que le coût de maintenance et de mise à jour.
  • Ces solutions offrent une grande liberté d’utilisation, puisqu’elles sont accessibles depuis n’importe quel appareil connecté. 
  • Les outils sont hébergés sur des serveurs sécurisés: maintenance et garantie de services s’en voient fortement améliorées.
  • Les besoins du territoire couvert définissent à quelles fonctionnalités les usagers ont accès.

Par ailleurs, les solutions de transport à la demande dynamique en SaaS n’impliquent aucun bouleversement pour les usagers finaux. En effet, ces outils savent cohabiter avec d’anciens systèmes, comme les centrales téléphoniques qui accèdent aux interfaces de réservation. Les usagers peuvent aussi préférer une application mobile pour réserver leurs trajets. Quant aux conducteurs, ils peuvent suivre en temps réel l’évolution de leur parcours via l’application.

Pour déterminer les contours de la meilleure offre à déployer, certaines solutions disposent d’outils de simulation pour étudier en amont un territoire donné : nombre de véhicules, nombre d’arrêts, modèles de service etc…

Selon le degré de personnalisation requis, le déploiement d’un outil de transport à la demande en SaaS va de 1 à 3 mois. Les données récoltées lors de l’exploitation permettent d’améliorer le service en continu et d’étudier les nouvelles perspectives d’évolution du réseau de transport à la demande.

Prêts à abandonner votre fil ? Découvrez les solutions de transport à la demande de Padam Mobility ici.

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Transformez la Smart Mobility en Fair Mobility avec le transport à la demande dynamique

Smart mobility

Développement urbain, prééminence de la géolocalisation et des applications mobiles, VTC, big data, 5G, ville connectée, smart cities… ce sont autant de mots qui sont accolés aux services urbains du futur. Demain, les villes seront plus connectées, plus intelligentes et plus réactives. En soi, c’est une transformation de la société qui est très intéressante à suivre, car si la population la plus éduquée, connectée, à fort pouvoir d’achat et qui maîtrise les écosystèmes digitaux sera celle qui en profitera le plus, il faut aussi s’assurer de ne pas oublier tous les autres citoyens, dont les personnes à mobilité réduite, les seniors et les habitants sans couverture de service de transport. Pour être pertinente, une mobilité « smart » doit donc être inclusive. Entre smart mobility et fair mobility, la nuance est d’importance et elle peut contribuer à rendre notre société plus juste et plus équitable. Explications.

La Smart Mobility : intelligente et efficace, mais loin d’être parfaite

La smart mobility traduit l’utilisation des nouvelles technologies (collecte, traitement et analyse des données en temps réel) au service de la mobilité. C’est, par exemple, un moyen de trouver le bon itinéraire au bon moment, d’anticiper les difficultés de circulation, et de connecter les objets physiques (ponts, routes, feux de signalisation, éclairage public, stationnement, etc.) à une interface digitale afin de construire de nouvelles applications et de nouveaux cas d’usages.

Il est difficile de dissocier smart mobility de smart city. Si ses contours sont mouvants, la smart city est avant tout une ambition portée par des acteurs publics et privés qui s’impliquent en vue d’un projet d’urbanisme plus inclusif, plus connecté, plus réactif, et qui peut avoir un avantage compétitif en termes de développement économique dans un monde toujours plus mondialisé.

Dans son rapport au Premier ministre rendu public au printemps 2017, Luc Belot, alors député de Maine-et-Loire, édicte trois grands principes de la smart city :

  • Organiser une réelle gouvernance : une structure qui associe élus, administration, enseignement supérieur et acteurs économiques, pour des politiques transversales.
  • Assurer la souveraineté et éviter la privatisation : des enjeux cruciaux pour que les territoires gardent la maîtrise des données, des outils, des applications et des logiciels métiers, en mettant l’accent sur la standardisation et la réversibilité.
  • Garantir une ville inclusive : donner une place à chaque citoyen, sans fracture sociale ou numérique et passer d’une approche centrée usager (user centric) à une approche centrée citoyen (citizen centric).

Or, dans les faits, les smart cities sont surtout liées aux mégapoles avec une population jeune, active, urbaine et connectée. Sans le vouloir, ce terme exclut certaines parties de la population pour des raisons économiques, sociales, urbanistiques et physiques. Ainsi la smart mobility est censée être inclusive sur le papier, mais dans la réalité cela n’est pas toujours vrai. D’où l’intérêt d’être vigilant pour éviter les décalages entre intentions et actions concrètes. 

Il existe, heureusement, quelques contre-exemples, comme celui de la ville de Medellín en Colombie, qualifiée de ville la plus innovante au monde par le Wall Street Journal en 2012, et qui prouve qu’on peut être une smart city sans être une tech city.

Pourquoi rendre la mobilité plus inclusive ?

Pourquoi passer d’un modèle premium et exclusif à un modèle accessible et inclusif ? Il faut dire qu’il y a urgence, car les données du Ministère des Transports sont inquiétantes :

  • 12 % des zones urbaines sensibles ne sont desservies par aucun mode de transport. 
  • Une personne en insertion sur deux a déjà refusé un travail ou une formation pour des problèmes de mobilité.
  • Un Français sur trois est en difficulté de mobilité et menacé d’exclusion sociale.

La mobilité intelligente et purement technologique n’a de sens que si elle peut inclure toute la population dans une logique davantage humaine qu’économique. C’est la raison qui explique la mutation de la smart mobility en fair mobility. Pour y parvenir, l’intelligence technologique doit être un outil et non une fin en soi. Ce qui compte, c’est l’objectif. Si on simplifie la vie de 10% des habitants d’une ville avec une smart city, on exclut de facto les 90% restant.

Le transport à la demande : un levier pour passer de la Smart Mobility à la Fair Mobility

Le transport à la demande (ou TAD) a la capacité de transformer une mobilité intelligente en mobilité durable, sociale et humaine. En dehors des zones denses et urbaines, il peut être difficile de se déplacer en transport en commun. Pas assez d’usagers, circulation complexe, peu de lieux commerciaux ou touristiques… le modèle actuel n’est pas pensé pour être juste. Et si les choses sont déjà compliquées la journée, imaginez les défis du déplacement nocturne, en particulier pour les travailleurs aux horaires décalés.

Le TAD est un mode de transport en commun comme les autres, avec un système de navettes ou de bus, mais dont les itinéraires et les points d’arrêts sont fixés en fonction des réservations des usagers. Ici, aucun véhicule ne roule à vide et les trajets sont optimisés.

Les transports en commun font bien plus que transporter des usagers. Ce sont des traits d’union qui relient et font vivre des territoires. Ils facilitent la vie des habitants, créent de la valeur économique et se développent de manière responsable grâce à la révolution digitale qui transforme notre société. Quand la technologie est au service de tous, la mobilité peut ainsi devenir smart et fair.

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Comment le Transport à la Demande répond-t-il aux enjeux de la Smart Mobility ?

Transport à la Demande Smart mobility

La smart mobility pourrait dessiner le futur de nos territoires en utilisant la technologie comme le Transport à la Demande dynamique.

La gestion des flux et de la mobilité est un sujet stratégique pour lequel il n’existe pas de solutions miracles

D’un côté, l’étalement urbain s’accélère (l’ONU estime que 2,5 milliards de personnes de plus habiteront dans les villes d’ici 2050). La congestion automobile coûte de plus en plus cher (17 milliards d’euros par an en France, soit l’équivalent de 1 943 euros pour chaque foyer motorisé) et par conséquent alourdit les investissements consacrés aux infrastructures de transport. De l’autre, des zones périurbaines et rurales sont délaissées. La voiture y est le moyen de transport le plus utilisé (et parfois le seul disponible). Si la smart mobility ne résout pas tous les problèmes, elle pourrait toutefois faire évoluer les paradigmes existants pour dessiner le futur de nos territoires.

La Smart Mobility : un enjeu technologique et sociétal

La smart mobility se définit par l’usage de la technologie au service de la mobilité des usagers. Pour fonctionner, cette technologie a besoin de données qui sont alors collectées, agrégées et traitées.

Dans la majorité des cas, ce sont des entreprises privées qui font ce travail, et en particulier les géants américains comme Google, Tesla ou Apple. Le meilleur exemple est celui de l’application Waze (qui appartient à Google), où les données individuelles des utilisateurs sont mises en commun au service de tous (et surtout des annonceurs qui peuvent proposer de la publicité géolocalisée et contextualisées). 

Dans certains cas, ce sont les collectivités publiques qui tentent de recueillir des données elles-mêmes. Par exemple, la ville de Lorient dispose de 200 capteurs pour suivre la pollution sonore en temps réel. La ville deRennes fait quant à elle appel à 35 habitants volontaires pour effectuer des relevés de qualité de l’air.

Enfin, dernière option, le partenariat public-privé. C’est ainsi que la ville de Nice et Uber se sont associées dans le cadre d’un projet pilote sur les trajets de bus dans les zones mal desservies la nuit. La ville a accès aux données anonymisées des trajets des clients Uber. Elles servent entre autre à analyser la distribution de la demande de transport pour mieux adapter l’offre.

La smart mobility concerne donc de très nombreux sujets. On peut ainsi citer :

  • Les problématiques de covoiturage et de VTC : pour mettre en relation chauffeurs et passagers.
  • La géolocalisation des bus : pour anticiper le temps d’attente et mieux gérer les circuits et trajets.
  • La circulation en temps réel : pour fluidifier le trafic.
  • La gestion des places de stationnement disponibles : pour gagner du temps et limiter la congestion et la pollution.
Les 7 caractéristiques de la smart mobility 

La mobilité intelligente est une approche holistique qui n’est pas uniquement technologique. Elle intègre également des paramètres humains, sociétaux et environnementaux :

  • Flexibilité : permettre aux voyageurs de choisir les modes de transport qui conviennent le mieux à leurs usages.
  • Efficacité : acheminer l’usager à sa destination rapidement et sans perturbations.
  • Intégration : planifier et afficher un itinéraire complet, de porte à porte, quel que soit le mode de transport utilisé.
  • Technologies propres : s’éloigner des véhicules polluants au profit de véhicules à émissions nulles.
  • Sécurité : réduire le nombre d’accidents.
  • Inclusivité : inclure les personnes éloignées des centres urbains et des transports en commun traditionnels.
  • Accessibilité : offrir un accès à une solution de mobilité à tout le monde, quelle que soit la condition physique.

Pour fonctionner, la smart mobility repose sur un traitement intelligent des données. L’intelligence artificielle n’est toutefois pas une fin en soi mais un outil pour rendre la mobilité plus juste et inclusive. C’est pour cela que la fair mobility vient compléter la smart mobility.

Le Transport à la Demande dynamique : une solution idéale en réponse aux enjeux de la smart mobility

Comme son nom l’indique, le Transport à la Demande fonctionne uniquement sur réservation. L’usager peut organiser son déplacement depuis son smartphone et suivre l’avancement de son véhicule en temps réel. C’est est une solution pertinente pour les territoires périurbains et ruraux, où la demande de transport est souvent diffuse et où les lignes régulières sont peu efficaces. C’est une offre idéale pour le transport intelligent d’aujourd’hui et de demain.

Le Transport à la Demande (TAD) est un service de transport public qui s’inscrit dans une démarche de smart mobility pour plusieurs raisons:

  • Flexibilité : il s’adapte aux horaires et aux déplacements.
  • Efficacité : son itinéraire est automatiquement calculé et optimisé en fonction des réservations des usagers. C’est moins de temps sur la route, moins de congestion et un gain de temps pour les usagers et les conducteurs.
  • Intégration multimodale : son itinéraire est planifié du point de départ au point d’arrivée. De plus, il peut s’interfacer avec d’autres modes de transport selon les besoins (bus, métro, tramway…).
  • Technologies propres : il valorise les véhicules propres.
  • Sécurité : ses conducteurs sont des professionnel dont le métier est de conduire ses passagers dans les meilleures conditions.
  • Inclusivité : il couvre toutes les zones géographiques, des villages aux grands centres urbains où l’offre de transport est généralement très limitée (voire inexistante), notamment la nuit.
  • Accessibilité : il facilite les voyages des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées, des jeunes et des usagers qui ne possèdent pas le permis de conduire.

Le Transport à la Demande s’ouvre à tous les territoires et s’adapte à toutes les échelles. Il offre de nouvelles perspectives pour les collectivités publiques. C’est une bonne pratique citoyenne, humaine et environnementale qui transforme la technologie en levier de cohésion et de développement. Le tout pour un coût maîtrisé.

 

Découvrir les autres avantages du Transport à la Demande

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Le MaaS à Helsinki, précurseur d’une nouvelle mobilité urbaine ?

Maas à Helsinki

Une application unique et une tarification unique donnant accès à l’intégralité des moyens de transports disponibles dans l’agglomération : voici comment Helsinki, pionnière du Mobility as a service (MaaS), entend révolutionner les transports urbains.

Depuis deux ans, se déplacer dans l’agglomération d’Helsinki est simple comme un clic. En se connectant à « Whim », habitants et visiteurs saisissent leur trajet et se voient proposer la combinaison de transports la plus adaptée à leurs besoins et leurs préférences. La même application leur permet aussi de payer leur trajet soit à l’unité, soit au travers de diverses formules d’abonnement. 

Tel est le principe du MaaS, Mobility as as Service, se placer du point de vue de l’usager, qui recherche avant tout le moyen le plus efficace de joindre deux points, quels que soient les modes de transports employés. L’utilisateur choisit ainsi l’un des trajets proposé par l’application, et paie pour cela un prix comprenant l’usage de tous les modes nécessaires (les différents transports collectifs, bien sûr, mais aussi le taxis, la location de voiture ou encore le vélo en libre-service). Il n’est plus question de choisir entre transport individuel, transport en commun, transport à la demande, mode doux ou mobilité partagée : l’application propose  tout, instantanément.

Un objectif : l’abandon de la voiture individuelle

« Alors que l’usager devait s’adapter aux contraintes des différents opérateurs de transports, ce sont désormais les transports qui se placent au service de l’usager »
Un seul opérateur, un seul billet, un trajet réservé et payé via son smartphone : on mesure l’ampleur du progrès pour l’usager, en termes de gain de temps, de souplesse et de confort. Pour les autorités publiques également, cette nouvelle façon de penser la mobilité révolutionne la politique des transports. Avec ses 1,5 million d’habitants, l’agglomération d’Helsinki était confrontée au même problème que la plupart des capitales européennes : une croissance démographique continue et une part toujours trop forte des déplacements en automobile. Il devenait urgent de freiner la congestion des axes routiers et les conséquences sanitaires qui s’ensuivent en termes de pollution. Devant ce constat, la métropole finlandaise a engagé un plan ambitieux à l’horizon 2025, mettant à profit un écosystème particulièrement riche en matière d’innovations et de nouvelles technologies. MaaS Global, la start-up créatrice de l’application Whim, est elle-même originaire d’Helsinki, où elle a naturellement commencé à déployer son produit, avant de le proposer avec succès ailleurs en Europe, à Anvers et Birmingham notamment.

MaaS à Helsinki : Les conditions d’émergence de ces nouveaux services

L’objectif de la ville d’Helsinki est, à terme, de voir ses habitants abandonner purement et simplement leur voiture individuelle. Dans une société structurée par l’usage (et la propriété) de la voiture, le changement s’annonce radical. À Helsinki Le monde du transport urbain a lui-même été amené à repenser ses pratiques. Pour qu’une plate-forme unique puisse intégrer l’ensemble des horaires et trajets des multiples opérateurs de transports, leur collaboration doit être totale. Celle-ci passe notamment par l’ouverture de leurs données. Cette conversion des transporteurs à l’open data constitue d’ailleurs d’une exigence imposée par la loi finlandaise, qui a permis l’émergence d’acteurs privés tels que MaaS Global.

MAAS à Helsinki

Le MaaS, un élément fondamental de la Smart City

« Si Helsinki est pionnière dans ce domaine, les marchés liés à cette nouvelle forme de mobilité émergent, et sont convoités »

L’abolition, ou en tout cas l’atténuation, des frontières entre opérateurs publics et privés de transport représente en effet une caractéristique de la Mobility as a Service. Les plates-formes telles que Whim jouent le rôle d’intermédiaire, se chargeant d’acheter des prestations de transports auprès des multiples opérateurs et de les revendre à leurs clients, en prélevant une commission au passage.
Les formules proposées sont très variées : tarifs à l’unité, abonnements au week-end, à la semaine, au mois… et, prestation la plus complète, l’abonnement mensuel donnant accès à tous les transports de manière illimitée, y compris le taxi ou la location de voiture.

À Helsinki, cet abonnement illimité est proposé à 499 euros. Derrière ce prix en apparence élevé, la start-up martèle son argument phare : « l’application vous donne tous les avantages de la voiture mais sans les inconvénients de la propriété, et pour un coût inférieur au coût mensuel d’une automobile ».

Conquérir et fidéliser un large public parmi les habitants d’Helsinki représente un défi pour MaaS Global, qui vise l’équilibre financier dans quelques années. Dans un secteur largement dérégulé, des concurrents ont fait leur apparition, proposant leur propre application de Mobility as a Service.

À l’image du marché de la téléphonie mobile, on peut s’attendre à une diversité d’opérateurs, rivalisant de prestations et de tarifs pour séduire les Helsinkiens. Ailleurs, comme par exemple en France avec la SNCF, des opérateurs « historiques » s’intéressent également à ce marché en devenir.

Mais dans l’immédiat, c’est à Helsinki que se dessine la mobilité du futur : souple et instantanée, basée sur l’intelligence artificielle et l’open data, la Mobility as a Service y représente désormais un élément à part entière de la smart city.

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L’avenir de la mobilité urbaine

Mobilité urbaine

Paris, Bordeaux, Marseille et Lyon. C’est le classement des villes françaises les plus embouteillées selon une étude d’Inrix. En France, les embouteillages coûtent aux conducteurs près de 20 milliards d’euros en perte de temps, de surconsommation de carburant, d’usure du matériel roulant et d’improductivité causée par les retards. C’est d’ailleurs loin d’être le seul problème quand on parle de mobilité. Les grandes métropoles sont également saturées par la pollution quand les territoires périphériques peinent à développer des solutions de transport durable. Une chose est sûre : le futur de la mobilité s’inscrit en opposition avec le modèle des cinquante dernières années. Si on ne peut pas éradiquer la voiture du jour au lendemain, on peut faire évoluer son utilisation. Et ce n’est qu’une solution parmi tant d’autres. Projetons-nous ensemble dans l’avenir de la mobilité urbaine.

Demain, une mobilité urbaine plus écologique

Les voitures hybrides sont déjà une réalité. Demain, ce pourrait être le tour de la démocratisation des véhicules électriques. Si elles existent déjà, la technologie est encore en développement. Tous les ans, les constructeurs améliorent la puissance des batteries, l’autonomie et les options des véhicules. La maturation du marché ne pourra toutefois s’atteindre que lorsque les bornes de recharge seront présentes en nombre. Le matériel urbain s’adapte, mais cela risque de prendre du temps. Heureusement, la loi LOM (loi d’orientation des mobilités) impose des règles strictes : les bornes de recharge seront obligatoires dans tous les parkings de plus de dix places, au sein des bâtiments neufs ou rénovés, ainsi que dans tous les parkings de plus de 20 places des bâtiments non résidentiels d’ici 2025.

En matière de mobilité écologique, la Norvège est un exemple inspirant. Pour la première fois dans l’histoire, plus de la moitié des voitures neuves vendues à Oslo sont électriques et la ville est aujourd’hui considérée comme la capitale mondiale des véhicules électriques.

Demain, une mobilité urbaine partagée

Une voiture passe en moyenne 95% de son temps à ne pas rouler. Voici une donnée qui souligne l’importance de la transition de l’ère de la possession à celle de l’usage. La tendance, c’est l’abandon de la voiture individuelle au profit de solutions nouvelles. C’est ainsi que l’autopartage, la location entre particuliers et le covoiturage constituent des alternatives qui favorisent la mobilité partagée. La voiture devient un moyen de locomotion comme un autre, et n’est plus appréhendée comme une extension de sa propriété ou de son foyer.

Au Canada, Vancouver est considérée comme la capitale de l’autopartage en Amérique du Nord. Au total, plus de 3 000 véhicules partagés se croisent sur la route tous les jours, et la demande pour les transports en commun est grandissante. Les habitudes de déplacement changent et les collectivités doivent s’adapter.

Demain, une mobilité intelligente

Fruit de la technologie et d’un nouvel engouement écologique, social et sociétal, les Smart Cities sont des immeubles, des quartiers ou des villes entières qui sont connectées, semi-autonomes et intelligents. Grâce au développement de l’intelligence artificielle et du traitement des données, la mobilité génère et utilise un grand nombre de données pour optimiser son fonctionnement et qui peuvent servir de nombreuses causes, comme :

  • La disponibilité en temps réel des places de stationnement.
  • Une meilleure gestion de la circulation avec des feux tricolores intelligents.
  • Un partage plus efficient de l’espace public.
  • Des horaires des transports en commun respectés et mis à jour en temps réel.
  • L’émergence des voitures autonomes.

La mobilité intelligente dépend étroitement de l’évolution des technologies : big data, cloud computing, geofencing, 5G, etc. Plus les collectivités intégreront ces innovations dans leurs projets, plus la mobilité pourra être efficace.

Demain, une mobilité plurielle

Malgré tous les efforts des territoires, il est impossible de satisfaire tout le monde en matière de mobilité. Le futur n’est donc pas nécessairement à un maillage plus fin, mais plutôt à une meilleure complémentarité des modes de transport. On peut ainsi conduire jusqu’à une gare, sortir un vélo de son coffre pour prendre le train, et une fois arrivé à sa gare de destination, on termine le trajet en pédalant jusqu’à son travail. Avec des données partagées et des solutions logicielles optimisées, l’intermodalité de demain sera fluide et sans latence. 

Aux États-Unis, l’entrepreneur Elon Musk (Space X, Tesla, Hyperloop…) explore la circulation souterraine avec sa nouvelle entreprise « The Boring Company ». Il souhaite creuser des tunnels sous les villes qui seront empruntés par des voitures posées sur des plateformes intelligentes. Des projets sont en test en Californie et plusieurs contrats sont en discussion en particulier à Chicago et à Las Vegas.

La mobilité urbaine est un sujet qui structure l’organisation et le futur de notre société. Et son avenir s’annonce brillant pour connecter tous les territoires, réduire la fracture sociale, rendre les déplacements plus propres et transformer la connaissance et les technologies en levier de performance.

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L’Intelligence Artificielle au service des collectivités et du transport public

Intelligence artificielle

Prise de parole publiée en une de « Les Echos » Sociétés le 29 Mai 2018.

Le modèle de croissance des startups consiste souvent à faire ses preuves dans une grande métropole puis à s’exporter de capitale en capitale pour conquérir en priorité les plus gros marchés. La course de vitesse entre startups à l’échelle mondiale laisse parfois de côté une grande part de la population, qui ne vit pas dans les hyper centres.

Intelligence artificielle et collectivités : y a-t-il des « Business Model » pour rendre la technologie plus accessible ?

Les plateformes VTC, reposant sur la mise en relation des clients avec une communauté de chauffeurs indépendants, ont ainsi conquis toutes les grandes villes en quelques années à peine. Mais ce modèle d’affaires les empêche de se développer sur les autres territoires, où de telles communautés ne peuvent pas naître et subsister. La technologie et l’expérience-client sous-jacents sont pourtant de belles inventions qui devraient bénéficier à tous.

En trouvant les business model adaptés, tels que le Software As A Service – voire en travaillant avec les acteurs publics ! – on peut déployer ces technologies sur tous les territoires (ruraux, semi-urbains) et connaître quand même l’hyper croissance.

Les grandes métropoles sont-elles toujours les marchés les plus importants ?

Pour la mobilité, c’est d’ailleurs dans les zones moyennement denses ou le besoin est le plus fort : le transport public y est plus dur à optimiser et coûte cher, les infrastructures lourdes n’y sont pas viables.

De nombreuses innovations trouvent d’abord leur marché sur des territoires reculés ou avec moins d’infrastructures. C’est le cas du paiement mobile en Afrique, de la livraison par drone ou encore de la télémédecine. Parions également que les véhicules autonomes bénéficierons en premier lieu aux territoires semi-urbains, où la voirie est moins complexe et le coût de la mobilité plus élevé !

Prise de parole publiée en une de « Les Echos » Sociétés le 29 Mai 2018. : Article original publié en une de Les Echos Sociétés

Grégoire Bonnat, Président de Padam

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Mobilité : l’intelligence artificielle se met au service du bus pour tous les territoires

Mobilité et intelligence artificielle

Après trois ans d’expérimentation et de R&D, la startup Padam propose aux opérateurs de transport ses solutions pour transformer les services de bus. Grâce à l’intelligence artificielle, les lignes, les horaires et itinéraires des véhicules sont maintenant créés et optimisés en temps réel et l’expérience utilisateur est complètement renouvelée.

La mobilité et la difficile équation en zone peu et moyennement denses

Le projet de Padam est né d’observations simples : d’une part une frustration forte des utilisateurs vis-à-vis de services de bus jugés rigides, pas assez fiables ni adaptés à leur besoin ; d’autre part une manière d’opérer les bus qui n’a pas évolué depuis des dizaines d’années malgré de nouveaux outils à disposition (smartphone, cloud, optimisation en temps réel). En toutes circonstances, une fois tracées des lignes fixes avec des horaires fixes, on n’adapte plus l’offre à la demande, ce qui mène pourtant à de nombreuses sous-optimisations.

Les territoires doivent résoudre pour la mobilité une équation économique et environnementale extrêmement difficile. Hormis dans quelques grandes métropoles, la part modale de la voiture ne diminue pas malgré une volonté politique bien répandue en ce sens. Un effort important reste aussi à faire pour une mobilité inclusive assurant les besoins en mobilité fondamentaux de ceux qui n’ont pas de voiture. Mais pour s’attaquer à ces impératifs environnementaux et sociaux, les régions, métropoles et communes doivent composer avec des budgets au mieux constants, souvent en baisse.

Ce constat tend à jeter une lumière crue sur les sous-optimisations des services de transport public. On ne comprend plus de voir, jour après jour, des véhicules de cinquante places rouler quasi vides, alors qu’une demande de mobilité reste par ailleurs non-servie. Cela explique notamment l’engouement depuis quelques années pour le covoiturage, le vélo – électrique ou non – et d’autres solutions de micro-mobilité. Malgré ces nouvelles offres, le cœur du problème reste d’améliorer les services de transport public, en particulier de bus, qui sont le socle de la mobilité sur tous les territoires. C’est là que nous trouverons les gains de performance permettant d’améliorer l’accès à la mobilité et de réduire le coût par trajet.

C’est pourquoi nous avons créé Padam avec l’ambition de transformer le métier d’opérateur de bus grâce à l’intelligence artificielle. Sur le principe du transport à la demande, nous avons dans un premier temps expérimenté nous-mêmes des services de navettes partagées en région parisienne, sur un usage nocturne, puis sur la mobilité quotidienne domicile-travail. En 2017 nous avons transformé ce savoir-faire en produits Software As A Service à destination des opérateurs de transport.

Transformer le métier d’opérateur de transport avec l’intelligence artificielle

Une première vague de services de transport à la demande a été mise en place à partir des années 1990. Ces services sur réservation (par téléphone) ont permis de desservir de manière très légère certains territoires, mais l’ambition de ces services était jusqu’à maintenant limitée et les outils pour les opérer insuffisants pour être transposés sur du transport de masse.

Nous sommes rentrés dans une ère tout à fait nouvelle depuis que nous avons la capacité de connaître et gérer les services entièrement en temps réel. La plateforme d’exploitation Padam Live© est la concrétisation de cette idée : les clients réservent et suivent leur trajet sur leur application mobile, les conducteurs suivent une feuille de route mise à jour en permanence sur leur tablette, les opérateurs savent à tout moment quel est l’état de la flotte et du système dans son ensemble. Pour une gestion véritablement temps-réel, la difficulté reste bien sûr de prendre des décisions de manière entièrement automatisée sur l’affectation des véhicules, le calcul de leur itinéraire et l’information voyageur, ce qui est le propre de l’intelligence artificielle !

Techniquement, ce niveau d’automatisation présente plusieurs difficultés.

D’un point de vue scientifique d’abord : lorsque que nous avons démarré le projet, nous avons fait le constat que très peu de travaux dans la littérature concernaient l’optimisation sous contraintes et temps réel d’une flotte de véhicules, les méthodes « online ». Jusqu’ici, ce qu’on appelle les problèmes VRP (Vehicle Routing Problems) étaient toujours traités par des méthodes « offline » (en amont des opérations), avant que le smartphone et le cloud ne donnent de pertinence à une nouvelle génération de systèmes d’optimisation. Nous avons donc pris ces problèmes à la base avec des experts en Recherche Opérationnelle et Optimisation sous Contraintes, sans récupérer aucune brique existante.

Ensuite, l’automatisation demande une forte expérience opérationnelle. Par nature, le transport fait face à de nombreuses contraintes exogènes. Pour n’en citer que deux types : le comportement des utilisateurs (clients ou conducteurs) peut générer des perturbations à tout moment (retards, erreurs, changement d’avis, etc.) et la congestion ajoute une forte composante aléatoire. Seule une bonne expérience opérationnelle permet d’aboutir à un haut niveau d’automatisation et de fiabilité, ce qui justifie les expérimentations qu’a menées Padam à ses débuts, comme ont pu le faire d’autres acteurs du marché.

Mobilité et intelligence artificielle : quelles perspectives ?

Les enjeux sont à la hauteur des difficultés techniques opérationnelles. Ces dernières commençant à être surmontées, nous percevons des gains de performance radicaux sur les projets sur lesquels nous travaillons. Pour servir une demande en mobilité fixée, le transport à la demande peut permettre de réduire les coûts de trente pour cent en moyenne par rapport à des services de bus classiques en lignes fixes.

En excluant les lignes de bus fixes fortement chargées et donc performantes, nous estimons qu’à terme quarante pour cent des trajets en bus seront réalisés sur le mode « à la demande ». Tous les réseaux de transport en commun sont concernés par cette transformation, zones rurales jusqu’aux périphéries des grandes métropoles. Au-delà des purs gains de performance, la gestion temps réel des services permet une meilleure réaction aux aléa (pannes, problèmes de voirie) et donc une bien meilleure fiabilité. L’expérience client est quant à elle transformée, celui-ci est accompagné depuis la recherche de trajet, jusqu’à son arrivée à sa destination avec une qualité d’information-voyageur inédite.

Enfin, difficile de ne pas placer le développement du transport à la demande en perspective de celui des véhicules autonomes. Ceux-ci seront chers à l’achat mais avec un coût au kilomètre plus faible qu’un véhicule avec conducteur, ce qui signifie que les services de transport vont en tirer tout le potentiel. L’interface avec les services de transport à la demande sera naturelle. Nous pouvons même nous risquer à un pronostic : tout comme le transport à la demande, ce sont d’abord dans les villes de taille moyenne que les véhicules autonomes seront véritablement adoptés. Les contraintes – de voirie notamment – y sont moins complexes et les enjeux économiques de la mobilité y sont les plus forts.

Article publié originellement sur Télécom ParisTech

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