Paris, Bordeaux, Marseille et Lyon. C’est le classement des villes françaises les plus embouteillées selon une étude d’Inrix. En France, les embouteillages coûtent aux conducteurs près de 20 milliards d’euros en perte de temps, de surconsommation de carburant, d’usure du matériel roulant et d’improductivité causée par les retards. C’est d’ailleurs loin d’être le seul problème quand on parle de mobilité. Les grandes métropoles sont également saturées par la pollution quand les territoires périphériques peinent à développer des solutions de transport durable. Une chose est sûre : le futur de la mobilité s’inscrit en opposition avec le modèle des cinquante dernières années. Si on ne peut pas éradiquer la voiture du jour au lendemain, on peut faire évoluer son utilisation. Et ce n’est qu’une solution parmi tant d’autres. Projetons-nous ensemble dans l’avenir de la mobilité urbaine.
Demain, une mobilité urbaine plus écologique
Les voitures hybrides sont déjà une réalité. Demain, ce pourrait être le tour de la démocratisation des véhicules électriques. Si elles existent déjà, la technologie est encore en développement. Tous les ans, les constructeurs améliorent la puissance des batteries, l’autonomie et les options des véhicules. La maturation du marché ne pourra toutefois s’atteindre que lorsque les bornes de recharge seront présentes en nombre. Le matériel urbain s’adapte, mais cela risque de prendre du temps. Heureusement, la loi LOM (loi d’orientation des mobilités) impose des règles strictes : les bornes de recharge seront obligatoires dans tous les parkings de plus de dix places, au sein des bâtiments neufs ou rénovés, ainsi que dans tous les parkings de plus de 20 places des bâtiments non résidentiels d’ici 2025.
En matière de mobilité écologique, la Norvège est un exemple inspirant. Pour la première fois dans l’histoire, plus de la moitié des voitures neuves vendues à Oslo sont électriques et la ville est aujourd’hui considérée comme la capitale mondiale des véhicules électriques.
Demain, une mobilité urbaine partagée
Une voiture passe en moyenne 95% de son temps à ne pas rouler. Voici une donnée qui souligne l’importance de la transition de l’ère de la possession à celle de l’usage. La tendance, c’est l’abandon de la voiture individuelle au profit de solutions nouvelles. C’est ainsi que l’autopartage, la location entre particuliers et le covoiturage constituent des alternatives qui favorisent la mobilité partagée. La voiture devient un moyen de locomotion comme un autre, et n’est plus appréhendée comme une extension de sa propriété ou de son foyer.
Au Canada, Vancouver est considérée comme la capitale de l’autopartage en Amérique du Nord. Au total, plus de 3 000 véhicules partagés se croisent sur la route tous les jours, et la demande pour les transports en commun est grandissante. Les habitudes de déplacement changent et les collectivités doivent s’adapter.
Demain, une mobilité intelligente
Fruit de la technologie et d’un nouvel engouement écologique, social et sociétal, les Smart Cities sont des immeubles, des quartiers ou des villes entières qui sont connectées, semi-autonomes et intelligents. Grâce au développement de l’intelligence artificielle et du traitement des données, la mobilité génère et utilise un grand nombre de données pour optimiser son fonctionnement et qui peuvent servir de nombreuses causes, comme :
- La disponibilité en temps réel des places de stationnement.
- Une meilleure gestion de la circulation avec des feux tricolores intelligents.
- Un partage plus efficient de l’espace public.
- Des horaires des transports en commun respectés et mis à jour en temps réel.
- L’émergence des voitures autonomes.
La mobilité intelligente dépend étroitement de l’évolution des technologies : big data, cloud computing, geofencing, 5G, etc. Plus les collectivités intégreront ces innovations dans leurs projets, plus la mobilité pourra être efficace.
Demain, une mobilité plurielle
Malgré tous les efforts des territoires, il est impossible de satisfaire tout le monde en matière de mobilité. Le futur n’est donc pas nécessairement à un maillage plus fin, mais plutôt à une meilleure complémentarité des modes de transport. On peut ainsi conduire jusqu’à une gare, sortir un vélo de son coffre pour prendre le train, et une fois arrivé à sa gare de destination, on termine le trajet en pédalant jusqu’à son travail. Avec des données partagées et des solutions logicielles optimisées, l’intermodalité de demain sera fluide et sans latence.
Aux États-Unis, l’entrepreneur Elon Musk (Space X, Tesla, Hyperloop…) explore la circulation souterraine avec sa nouvelle entreprise « The Boring Company ». Il souhaite creuser des tunnels sous les villes qui seront empruntés par des voitures posées sur des plateformes intelligentes. Des projets sont en test en Californie et plusieurs contrats sont en discussion en particulier à Chicago et à Las Vegas.
La mobilité urbaine est un sujet qui structure l’organisation et le futur de notre société. Et son avenir s’annonce brillant pour connecter tous les territoires, réduire la fracture sociale, rendre les déplacements plus propres et transformer la connaissance et les technologies en levier de performance.