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Régionales 2021 et mobilités : quels enjeux pour les nouvelles mandatures ?

Élections régionales
Bulletin de vote

Le pouvoir des régions en matière d’organisation des mobilités et d’investissement dans les transports publics est majeur. Les élections régionales sont a fortiori un moment clé dans l’orientation des politiques de mobilité au niveau local. Néanmoins, aussi bien dans les débats que dans les professions de foi, l’intérêt porté par les candidats aux politique de mobilités a pu apparaître en décalage avec le budget alloué à celles-ci (en moyenne un quart des dépenses des régions d’après le rapport de Régions de France). Le contexte sanitaire et politique peut figurer comme un des facteurs explicatifs de ce manquement. Au centre des préoccupations : la sécurité et les limites des transports du quotidien mises en exergue depuis la crise sociale de fin 2019 qui a fait également fait émerger le besoin d’alternatives pertinentes à la voiture individuelle.

Quelles visions de la politique de mobilité ont émergé dans les programmes des candidats aux régionales de 2021 ? Quelles nouvelles mesures sont à attendre dans les prochains mois pour les candidats fraichement élus ? 

Le poids des régions dans les politiques de mobilités n’a jamais été aussi grand

La responsabilité de l’organisation et des investissements en matière de mobilité quotidienne est désormais assurée quasiment uniquement par les régions. La compétence transport est devenu le premier budget des régions et la loi LOM de 2019 n’a fait qu’accélérer ce mouvement. Aujourd’hui, les régions agissant en qualité d’Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM) ont un champ d’actions élargi. Elles peuvent organiser : 

  • les lignes régulières de transport public (métro, train régional, bus, tramway)
  • les services à la demande de transport public (TàD)
  • les mobilités actives (le vélo et la marche) ou contribuer à leur développement
  • les mobilités partagées (covoiturage, autopartage) ou contribuer à leur développement
  • les mobilités solidaires (TPMR, transport scolaire etc.)

Le mandat 2021-2028 sera marqué par l’acquisition de nouveaux pouvoirs par les élus des différents conseils régionaux. Dans le cadre de loi Climat et résilience ainsi que de la loi dite 4D (Décentralisation, Déconcentration, Différenciation et Décomplexification), les régions pourront demander le transfert de la gestion des routes nationales et envisager la mise en place de péages à destination des poids lourds. La région Auvergne-Rhône-Alpes a été une des premières à réclamer la gestion des routes nationales.

La sécurité dans les transports renforcée

À gauche, à droite comme en centre, la sécurité dans les transports et la lutte contre le harcèlement des femmes vont être renforcées par le biais d’investissements dans des plans régionaux et conventionnée avec les préfectures. Ces derniers porteront sur le développement d’équipes spécialisées dans la sécurité, et le déploiement de systèmes de vidéo-surveillance dans les transports. La liste élue en Île-de-France propose notamment d’avoir recours à la reconnaissance faciale afin d’identifier les auteurs de troubles. Pour la liste Unis-Gauche arrivée en deuxième position, l’accent doit davantage être mis sur l’humain en renforçant la présence de personnels de sécurité dans les gares, dans les rames et dans les bus afin de prévenir de potentielles agressions.

Des transports gratuits sur les réseaux structurants ?

En France, 35 villes de petite et moyenne taille ont déjà instauré le transport gratuit comme à Dunkerque, Montpellier, Gap. À gauche et dans le clan écologiste, la gratuité des transports en communs pour les jeunes de moins de 25 ans ainsi que pour tous les bénéficiaires des minima sociaux a été au cœur de la campagne pour la course aux régionales. 

Trois listes qui portaient des projets de ce type ont gagné une région et laisse présager la mise en place des mesures de gratuité dans les plus brefs délais. Par exemple, en Occitanie, la présidente réélue Carole Delga lancera dès septembre 2021 la gratuité du TER pour les 18-26 ans. Dans la région Centre Val de Loire, les transports régionaux seront gratuits pour les jeunes le week-end dans un premier temps, puis en semaine.

En région Île-de-France, la candidate réélue Valérie Pécresse s’est, à de nombreuses reprises, opposée à ce type de mesure en s’appuyant sur des études indépendantes. Celles-ci suggèrent que le report modal hérité de cette mesure serait trop faible (2%) et qu’elle priverait la région d’une capacité d’investissement nécessaire à l’amélioration de la qualité des transports publics en région.

Les mobilités partagées comme levier de décarbonation des transports et de reconnexion des territoires

Les candidats élus ont proposé de développer davantage les alternatives à la voiture individuelle notamment en Centre-Val-de-Loire et en Bourgogne Franche-Comté. Que ce soit des modes partagés comme l’autopartage, le covoiturage mais aussi le Transport à la Demande (TàD) dynamique. Ce dernier a été mis en avant par la liste d’union de la gauche menée par Julien Bayou en région Île-de-France. Identifié comme un puissant outil permettant de rendre les transports du quotidien plus fiables dans les zones rurales et périurbaines, la solution TàD a commencé à émerger comme réponse à de nombreux enjeux : pertinence de l’offre de mobilité, qualité de l’interfaçage avec le réseau de transport existant, bonne qualité de service, expérience usager améliorée, levier pour la transition digitale, accessibilité des véhicules et durabilité de l’offre.

Dans les grandes agglomérations, le vélo au coeur des propositions de candidats

Absent ou presque des précédentes élections régionales, le vélo a occupé une place incontournable dans les programmes des candidats de 2021 en Île-de-France, Auvergne-Rhônes-Alpes, et dans le Grand-Est. Parmi les mesures évoquées, on retient : 

  • l’accélération des investissements en matière d’aménagement spécifiques (RER vélo en Île-de-France, véloroutes en région Sud, parking vélo à l’abord des gares)
  • l’amélioration de son accessibilité par le biais de mesures incitatives (aides financières, prêts, dons, renforcement de l’accès aux services de vélos partagés)

 

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