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Le jour du dépassement : un message fort pour le secteur des transports

Jour du dépassement

Nous vivons au-dessus des moyens naturels procurés par la planète Terre. Presque toutes nos habitudes quotidiennes, en commençant par nos déplacements, contribuent de manière significative à la consommation de ressources limitées.  

Le jeudi 29 juillet 2021 marque ce que l’on appelle le Jour du dépassement de la Terre. Il s’agit du jour où l’homme aura utilisé plus de ressources que la Terre ne peut en produire en un an. Pour connaître cette date, les statistiques des Nations Unies sur l’empreinte écologique de l’humanité et la biocapacité sont extraites d’une année spécifique, divisées et multipliées par 365. Le résultat est le Jour de dépassement de la Terre d’une année donnée. Il est également possible de calculer cette date pour chaque pays.

Depuis 1970, nous constatons que le Jour du dépassement de la Terre intervient de plus en plus tôt dans l’année, cette année encore, à la fin du mois de juillet. Cette dynamique est un un signal important pour modifier à long terme nos modes de vie, notamment en matière de mobilité.

Un message fort en faveur de politiques de transports qui répondent aux enjeux climatiques

Le transport individuel motorisé contribue de manière significative à la détérioration de l’air et au changement climatique. C’est la conséquence de l’augmentation de notre niveau de mobilité : en moyenne, un français se déplace 10h par semaine et parcourt 400 kilomètres, avec près de 63 % des déplacements qui sont effectués en voiture

Le maintien de l’hégémonie des déplacements en voiture individuelle pèse sur l’environnement à de nombreux égards : la pollution atmosphérique augmente en raison de l’émission croissante de polluants, et l’espace requis par les voitures conduit à une imperméabilisation à grande échelle du sol naturel.

En France, 10 % du sol est artificialisé au profit de l’urbanisation et entre autres pour construire des routes et des parkings. Les récentes catastrophes naturelles en Allemagne ont pu prouver que cette artificialisation des sols peut avoir des conséquences désastreuses : les pluies sont plus difficilement absorbées par le sol et les inondations sont plus fréquentes.

Ces évènements qui ont déjà un impact non négligeable sur nos vies doivent être à l’origine d’une prise de conscience : la transformation du secteur des transports est un levier important pour réduire l’impact environnemental de l’humain. 

Quels sont les changements qui doivent intervenir dans le secteur du transport ?

Il est évident depuis longtemps qu’un changement de mentalité est nécessaire dans le secteur des mobilités, responsable pour 31 % des émissions de GES en France. Il s’agit maintenant de créer les conditions optimales pour inciter les citoyens à l’usage de modes collectifs, plus respectueux de l’environnement.

Nos habitudes en matière de mobilité jouent un rôle majeur à cet égard. Les routes sont omniprésentes et d’immenses zones sont recouvertes de béton afin que les voitures, qui passent une grande partie de la journée à l’arrêt, puissent être garées presque partout. Pour modifier à long terme notre comportement, il est urgent de rendre l’usage des transports publics ou des modes partagés plus attractifs et  rendre l’usage de la voiture moins attractif pour des déplacements quotidiens.

Naturellement, ces objectifs ne sont pas applicables à toutes les personnes et à toutes les situations de vie. Les personnes qui vivent dans les zones rurales sont généralement tributaires de leur propre voiture, tandis que les transports publics y sont moins répandus ou absents.

Il faut donc créer un juste équilibre qui profite à tous et ne pénalise pas ceux qui sont particulièrement dépendants de la voiture. Par exemple, les personnes qui quittent les villes parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’y loger, mais qui doivent tout de même faire de longs trajets quotidiens pour se rendre sur leur lieu de travail.

Une offre de mobilité partagée attrayante peut alors être créée incluant des options de mobilité qui correspondent réellement à la réalité de la vie des gens. Il peut s’agir de navettes pour les employés (pour les grandes entreprises) ou de services de Transport à la Demande qui conduisent les personnes aux principaux pôles de transport qu’elles ne peuvent pas facilement atteindre à pied ou à vélo.

Le service Clam’Express, en région parisienne, est un bel exemple de l’essor de ce type de services de Transport à la Demande. Avec une flotte de véhicules électriques, les personnes sont confortablement transportées sur les premiers et derniers kilomètres de leur domicile à leur destination. Le service s’arrête à des carrefours où les passagers peuvent facilement rejoindre le réseau de transport régulier. Le service Clam’Express est inclusif, il permet aux personnes à mobilité réduite de le réserver et de l’utiliser. 

D’autres solutions pour la mobilité rurale, notamment à travers une approche MaaS (Mobility-as-a-Service), peuvent être examinées dans notre livre blanc, disponible ici.

Jour du dépassement : que nous réserve l’avenir? 

Avec le hashtag #MoveTheDate, des solutions sont recueillies en ligne pour repousser le jour du dépassement. Les solutions que nous avons évoquées dans cet article ainsi que d’autres mesures incitatives visant à faire des transports en commun une solution adoptée par défaut par le plus grand nombre, pourraient permettre de faire reculer cette date du dépassement.

Les décideurs sont désormais tenus d’ouvrir la voie à un changement effectif dans le secteur des transports. Les idées et les produits innovants pour cela existent déjà et ne demandent qu’à être utilisés efficacement et distribués équitablement.

 

Lire cette interview sur les évidences empiriques autour des services de Transport à la Demande

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